OSEZ ÊTRE DIFFÉRENT !

(Dixième chapitre)

Qu’êtes-vous, un touriste ou un visionnaire ?

Alors que notre train serpentait à travers les collines d’Italie, il me vint une révélation. Ma femme et moi, nous regardions défiler par la fenêtre des ruines de châteaux, de palais et de somptueuses villas d’une ère révolue. Nous avons été frappés de voir comme le temps avait réduit en ruines toutes ces splendeurs d’autrefois, ces magnifiques constructions édifiées jadis par les hommes.

Je contemplais ces coteaux riches en histoire, qui autrefois se paraient d’orgueilleuses constructions, aujourd’hui en ruines, et je pouvais imaginer la gloire des siècles passés. Je revoyais les armées qui avaient parcouru ces collines, dans un sens puis dans l’autre — les légions romaines et les hordes ennemies — pour sans cesse faire et défaire le cours de l’Histoire. Les uns construisaient, les autres démolissaient ; il y avait ceux qui édifiaient, et ceux qui démantelaient, ceux qui créaient, et ceux qui détruisaient. Rien n’était jamais permanent. Chaque nouveau royaume, chaque nouvel empire faisait table rase du passé pour n’en laisser que de maigres vestiges, afin d’effacer de toutes les mémoires les grandeurs du passé. Parfois, il ne restait pas même deux pierres l’une sur l’autre. Rien que d’énormes blocs de rocher encombrant le paysage et barrant la route au progrès, sans intérêt sinon pour l’historien et l’archéologue.

 

C’est généralement de ses constructions – l’œuvre de ses mains – que l’homme tire son plus grand orgueil. Et celles-ci ont souvent causé sa perte, depuis les tours de Babel d’hier aux temples de Mammon d’aujourd’hui [le matérialisme]. L’homme se glorifie de ce qu’il a fait et s’enorgueillit de ce qui, espère-t-il, ne cessera de l’immortaliser aux yeux des générations à venir.

Pourtant, les constructions de l’homme connaissent toutes le même sort : elles finissent au rebut de l’Histoire, avant d’être déblayées pour faire place à de nouveaux monuments qui, à leur tour, témoigneront de la futilité de ses efforts et de ses échecs répétés. Ces vestiges ne présentent aujourd’hui que peu d’intérêt, ils ont subi le sort de toute chair, et ont sombré dans l’oubli. Comme autant de rappels éloquents que l’homme est de passage, comme autant de témoignages à l’encontre de ses efforts malheureux à vouloir s’immortaliser sans Dieu.

 

Au cours de nos voyages missionnaires, on nous pose souvent la question :

— Avez-vous visité ceci ? Êtes-vous allés là-bas ? Avez-vous vu tel édifice, telle tour — tel ouvrage édifié par la main de l’homme ?

Généralement, à la plus grande surprise de notre interlocuteur, nous répondons par la négative. Or il s’agit parfois de curiosités touristiques figurant sur tous les guides. Nous n’avons même pas pris la peine d’aller jeter un coup d’œil aux monuments qui attirent tant de foules à New York, à Londres, à Paris ou à Rome. Les édifices sans vie et éphémères bâtis par les hommes ne nous intéressent pas, car ils sont là aujourd’hui mais demain ils auront disparu : ce ne sont que des monceaux de vieilles pierres inanimées, encombrants et coûteux !

Ce qui nous intéresse, c’est de voir les créations immortelles de Dieu, de nous retrouver face à face avec les âmes humaines qui sont éternelles, et combien plus captivantes. C’est ce contact chaleureux de notre esprit avec un autre esprit, cette quête de la touche divine dans Sa création, Son ouvrage, Son chef-d’œuvre éternel qu’est l’âme immortelle d’un être humain. Or nous percevons cette touche divine dans chaque personne rencontrée : nous percevons la réalité immortelle et bouleversante de l’esprit humain, directement créé par la main de Dieu !

C’est pourquoi, à tous ceux qui nous posent cette question, nous nous plaisons à répondre :

— Non, ça ne nous intéresse même pas ! C’est vous qui nous intéressez ! Nous nous intéressons à ce qui est vivant, et non pas à ce qui est mort !

         Voilà ce qui nous passionne ! Voilà ce qui nous inspire ! Voilà ce qui nous motive à parcourir les continents, traverser les océans pour nous rendre en terres lointaines. Nous venons chercher et sauver ce qui est perdu, nous ne sommes pas venus visiter et admirer les échecs retentissants de l’humanité ! Voilà ce qui vaut la peine d’être vu : cet appel à l’aide, cette crainte qu’on devine au fond des yeux d’une jeune fille, cet esprit inquisiteur d’un petit vagabond, cette soif profonde de l’homme pour son Créateur, l’esprit immortel, l’étincelle d’éternité dans le cœur des vivants — et non pas les gravats et les décombres du passé !

         C’est pourquoi nous en sommes venus à détester les sites touristiques et les visites guidées de monuments érigés par les hommes. Nous en sommes venus à mépriser leurs ridicules créations, pourtant magnifiées par leurs descendants, et combien glorifiées par les adorateurs de l’espèce humaine. Dans tous les pays, dans toutes les villes, dans toutes les foires-expositions, ce sont les œuvres de l’homme qui font l’objet de son adoration — et lui donnent l’occasion de se féliciter d’être parvenu au rang de dieu !

 

Le culte des monuments et des édifices n’est rien d’autre que le culte de l’homme : c’est sa religion, sa raison de vivre, sa vie, sa mort, son « œuvre-morte » — par opposition à l’œuvre de la vie de Dieu. Nous voulons voir des créatures vivantes, des êtres vivants créés par la main de Dieu ! Ce sont les gens que nous désirons voir : les enfants, les hommes et les femmes, les êtres humains ! Nous voulons admirer la terre des vivants, et non les œuvres des morts ; nous désirons voir les demeures de l’esprit, et non les tombes du passé. C’est la vie que nous voulons voir ! Nous voulons vivre, nous voulons toucher, réchauffer, courtiser, gagner le cœur des êtres vivants — pas des morts — avec l’amour de Dieu !

« Laissez aux morts le soin d’enterrer leurs morts ! »[1] Laissez à ceux qui sont spirituellement morts le soin de visiter les mausolées des morts ! Quant à moi et à ma maison, nous vivrons au royaume des vivants — le Royaume du Dieu vivant, les cœurs et les âmes des immortels, les temples du Dieu vivant que nous sommes, vous et moi, et nous tous !

         Jésus disait à Ses disciples : « Allez dans le monde entier, annoncez la Bonne Nouvelle partout et à tous les hommes »[2] et faites des disciples parmi tous les peuples[3]. Non pas des touristes mais des visionnaires qui perçoivent les merveilles du Royaume de Dieu ! « Car les réalités visibles ne durent qu’un temps, mais les invisibles demeureront éternellement. »[4] Ne portez pas votre affection sur les choses qui appartiennent à la terre mais sur les réalités d’en haut, dans le domaine de l’esprit et dans le cœur des hommes : le Royaume de Dieu dont vous faites partie en tant que pierres vivantes, organismes vivants habitant une demeure spirituelle qui n’est pas faite par la main de l’homme, et qui subsiste à toujours dans les Cieux.[5] C’est pourquoi : « Faites donc du règne de Dieu votre préoccupation première. »[6]

        

Êtes-vous un touriste ou un visionnaire ? Êtes-vous un visiteur de tombes ou un apôtre des vivants ? Proclamez-vous les Bonnes Nouvelles que Jésus a pour eux ? Il disait à Ses disciples :  « Laissez aux morts le soin d’enterrer leurs morts. Quant à vous, allez proclamer le règne de Dieu »[7], et  « Suivez-Moi et Je ferai de vous des pêcheurs d’hommes. »[8] Il n’est pas de vue plus exaltante au monde que la vue d’une âme sauvée !

 

 (Extrait des écrits de David Brandt Berg. Traduit de l’anglais)

 

 

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[1] Luc 9:60

[2] Cf. Marc 16:15

[3] Cf. Matthieu 28:19

[4] 2 Corinthiens 4:18

[5] Cf. Colossiens 3:2 ; 1 Pierre 2:5

[6]  Matthieu 6:33

[7] Luc 9:60

[8] Matthieu 4 :19